Les stries bordeaux ondoyantes s’éclairent et
s’obscurcissent sous l’effet du passage des nuages. La vitre renvoie un
petit cercle lumineux sur le corps arrondi de l’instrument. Les boutons
et parties métalliques se répondent d’un même éclat vif.
Debout sur
le canapé, adossée au mur magnolia, elle semble s’ennuyer, entourée de
ses amies qui restent tout aussi inertes, attendant leur tour.
Le
reflet blanc polaire de sa voisine de droite rappelle le son claquant du
rock classique. Le bois ambré de la voisine de gauche, plus profond,
plus volumineux, évoque un air de folk. Mais elle, avec son corps plus
lourd et ses micros doubles, pense souvent au blues et rock plus massif.
Et
puis, elle se trouve là, dans des mains éprises qui aiment glisser
leurs doigts sur le bois vernis, faire vibrer les cordes. Sortie de son
lourd étui le matin même pour rejoindre ses amies, elle sonne désormais
comme libérée de la doublure vieux rose étouffante qui garde ses
plaintes prisonnières. Aujourd’hui, c’est son jour. L’acajou tremble,
soupire.
[texte écrit pour un devoir de didactique du FLE dans le cadre de mon master FLE]
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